NOS PROPRES EVALUATIONS
Au collège, en LP et au CFA avant et après une intervention de quelques mois
Bilan de nos mesures de niveau et de nos expérimentations en 2009 et 2010 portant sur 408 élèves de collège et de lycée professionnel :
Avant :
1/ Les élèves de collège, de SEGPA, de CAP n’utilisent pas, de technique d’«aide à l’abstraction » comme les tableaux, les schémas ou les dessins, pour résoudre un problème arithmétique; ces techniques sont peu enseignées à l’école primaire.
2/ Tous les élèves de SEGPA et un taux important d’élèves de collège et de première année de Bac Pro sont en ‘Très Grande Difficulté en Calcul’, soit le niveau <1, selon l’OCDE.
3/ Dans les classes de 5ème et 4ème, le taux de bonnes réponses est de l’ordre de 50 %, donc un taux peu amélioré par rapport à la probabilité due au hasard qui est de l’ordre de 30 % dans le cas de ces évaluations ! Les concepts de la multiplication et de la division n’ont pas été assimilés pour plus d’un tiers d’une classe d’âge à 15 ans. Il est donc illusoire d’espérer construire avec ces élèves la suite des apprentissages mathématiques.
4/ Au collège, il n’y a pas de réel progrès constaté entre la 5ème et la 3ème si l’on tient compte du départ des 3DP3 et 3DP6 des effectifs. Ce qui n’a pas été enregistré en primaire semble ne pas pouvoir l’être au collège.
5/ La proportionnalité est une notion intuitive utilisée par beaucoup d’élèves pour contourner la multiplication ou la division.
6/ L’absence de réponse à certaines questions souligne le phénomène du ‘blocage’ devant un problème qui a été souvent décrit par les enseignants.
7/ La multiplication n’est associée à aucune image précise, si ce n’est le signe opératoire, par la grande majorité des élèves.
Après :
1/ Dans notre expérience de 2009, près de 50 % des élèves de CAP, issues de SEGPA, repassent au-dessus du niveau 1, selon la définition de l’OCDE, dans des délais très courts de quelques semaines.
2/ Dans notre expérimentation de mai 2010, 90 % d’une classe de 4ème SEGPA, repassent au-dessus du niveau 2, selon la définition de l’OCDE, dans des délais de un mois et présentent globalement un score moyen supérieur au résultat de l’ensemble des classes de troisième de collège précédemment testés.
3/ En CFA, en 2012, laissons la parole aux enseignants :
« …pour des apprentis de CAP après remédiation avec généralisation de l’utilisation de la technique des tableaux, nous constatons une forte progression de tous les taux mesurés :
- augmentation importante du nombre de réponses : on passe d’un taux de 48% à 87%
- augmentation importante de réponses avec un calcul : on passe d’un taux de 58% à 71%
- augmentation massive de réponses avec un tableau : on passe d’un taux 19% à 71%
- augmentation importante de réponses avec le résultat attendu : on passe d’un taux de 33% à 62%
Les résultats confirment que l’utilisation de la technique des tableaux est bénéfique pour la totalité des apprentis qui une fois armés de cette méthode participent de façon plus active et plus rapide à la résolution de ces trente items. En tant qu’enseignant, l’application de cette méthode nous permet de mieux cibler les difficultés de chacun, mais surtout d’apporter des solutions rapides … »
Conclusion
L’origine des difficultés n’étant pas d’ordre médical ou génétique, ces élèves ne seraient-ils qu’en retard par rapport à leurs camarades ? Le système éducatif français serait-il en cause ? Un barreau de « l’échelle logico-arithmétique » aurait-il été manqué ?
Les réponses à ces questions, le détail des expérimentations, ainsi que la théorie qui sous-tend cette approche méthodologique, peuvent être consultés en suivant le lien